Aggretsuko

Panda roux d’apparence mignonne, Retsuko, 25 ans, est comptable dans une grande entreprise. Cela n’est pas de tout repos, et, pour se décharger, le soir, Retsuko va au karaoké chanter… DU DEATH METAL.

J’ai eu un petit coup de cœur pour Aggretsuko, série en 5 saisons plutôt courtes (les épisodes font une vingtaine de minutes), déjantée à souhait. 

Le personnage de Retsuko parlera à de nombreuses personnes : elle n’aime pas son travail, et est harcelée par un chef horrible qui passe ses journées à pratiquer son swing de golf. Certains de ses collègues de travail lui semblent un peu insupportable, entre la commère qui raconte le moindre de vos secrets et la petite pimbêche qui fait semblant d’adorer le chef pour obtenir des faveurs et moins travailler.

Retsuko a une image polie, elle semble adorable et ne place pas un mot plus haut que l’autre. Sauf qu’avec toutes ces tensions, il faut bien que les émotions sortent… Et le moyen qu’elle a trouvé, c’est le death metal, qu’elle pratique le soir au karaoké. Une originalité qui lui permet de s’exprimer, et qui permet à l’animation de faire un beau travail de transformation physique.

Aggretsuko, c’est une série un peu doudou, aux jolies couleurs, ce qui ne l’empêche pas de critiquer ouvertement la société japonaise. D’abord sur le thème du travail, fil rouge de toute la série, mais aussi sur le chômage et la difficulté de se trouver un logement, pour ses thèmes les plus durs. Il y a quelques passages un peu invraisemblables qui permettent d’aborder la célébrité, le harcèlement des idoles, la politique. On trouve également des réflexions sur la technologie.

La série fait la part belle à l’amour, mais aussi à l’amitié, notamment entre femmes et au travail. J’ai beaucoup apprécié voir une amitié se former entre Retsuko, qui paraîtrait quelque peu quelconque, et des collègues très classes, mais qui subissent une forte pression pour l’être ; des collègues qui semblent d’abord inabordables mais qui se révèlent être parmi les meilleures amies possibles pour Retsuko.

C’est d’ailleurs, je pense, l’un des messages les plus importants de la série : ne pas juger sur les apparences. Même les collègues les plus insupportables ont peut-être des raisons de l’être, et surtout, ont peut-être de très belles qualités et peuvent se révéler être des alliés importants. Ce qui semble merveilleux ne l’est peut-être pas tant que ça, et à l’inverse, des situations peu enviables ont d’autres bons côtés. Tous les points de vue sont défendus, et au visionnage, nous sommes obligés de réviser nos premières impressions de certains personnages.

Aggretsuko n’est certainement pas une série parfaite : on peut lui reprocher des tournures totalement invraisemblables, notamment, et quelques facilités, mais elle séduit par sa fraîcheur et ses personnages, ainsi que son humour. 

Et sur une note très personnelle, j’ai été ravie d’apprendre que Retsuko est Scorpion ^^.

À bientôt,

Kat